Château d'Islette

Le château de l'Islette est un château du XVIᵉ siècle situé à Cheillé en Indre-et-Loire, à 2 kilomètres à l'ouest d'Azay-le-Rideau. Cet édifice est l'un des monuments de style Renaissance qui sont connus sous l'appellation générique des « châteaux de la Loire ».

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Historique

En 1295, le fief de l'Islette, dépendant de l'Île-Bouchard, est une possession du bailli de Touraine, Jean Pannetier. De 1350 à 1650, le domaine est la propriété de la famille de Maillé, issue de la noblesse tourangelle, dont l'un des représentants, René de Maillé, est le commanditaire de la construction du château actuel, vers 1530. Il s’agit sans doute à l’origine d’un moulin banal où chaque paysan doit venir moudre son blé moyennant une redevance au seigneur. Le porche en pierre, cantonné de deux pavillons carrés, par lequel on pénètre à l'Islette, porte la date de 1638. Le château passe ensuite dans les familles Tiercelin d'Apelvoisin et Barjot de Roncée. En juillet 1769, Beaumarchais écrit à sa femme, depuis Rivarennes : « À travers les arbres dans le lointain, je vois le cours tortueux de l’Indre et un château antique flanqué de tourelles qui appartient à ma voisine Mme de Roncée. » Lorsque la Révolution française éclate, son propriétaire est Charles Tiercelin d’Apelvoisin, député aux États généraux de 1789 qui est guillotiné en 1793.

Vendu sous le Ier Empire, le château de l'Islette connaît plusieurs propriétaires au cours du xixe siècle, notamment Jean-Baptiste Dupuy, qui est l'auteur d'un certains nombre de rénovations et modifications de l'intérieur comme de l'extérieur du château, au début du xixe siècle. Dupuy fait supprimer les gables des fenêtres du dernier étage et tronquer les toits pointus des deux tours ; il fait combler et recouvrir de gravier les douves qui entouraient le château (et qui ainsi en faisaient une petite île sur l'Indre, d'où peut-être le nom d'Islette) ; il fait placer son blason personnel (d'invention personnelle, sur lequel figure entre autres un puits, en rapport avec son nom Dupuy) au-dessus de la cheminée du grand salon (appelé la « Grande Salle ») du premier étage. Il est probable que la motivation majeure de Dupuy au cours de ces travaux ait été de laisser son empreinte sur ce lieu historique.

Le décor intérieur de ce château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 15 novembre 1946.

Érigé au bord de l'Indre (l'un des affluents de la Loire), il est souvent comparé avec son illustre voisin : le château d'Azay-le-Rideau. Son histoire est notamment marquée par des séjours répétés de Camille Claudel et d'Auguste Rodin, qui ont loué le château au cours des étés 1890, 1891 et 1892 pour y travailler et y vivre intimement leur relation amoureuse.