Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire.
Le château de Chenonceau est un château de la Loire situé en Touraine, sur la commune de Chenonceaux, dans le département d'Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire. Chenonceau avec sa célèbre galerie à deux étages qui domine le Cher est l'un des fleurons de l'architecture du Val de Loire. Ses emprunts à l'Italie et ses caractéristiques françaises sont clairement perceptibles. Chenonceau est construit, aménagé et transformé par des femmes très différentes de par leur tempérament. Il est édifié par Katherine Briçonnet en 1513, enrichi par Diane de Poitiers et agrandi sous Catherine de Médicis. Il devient un lieu de recueillement avec la reine blanche Louise de Lorraine, puis il est sauvegardé par Louise Dupin au cours de la Révolution française et enfin, métamorphosé par madame Pelouze. De par le grand nombre de personnalités féminines qui en ont eu la charge, il est surnommé « le château des Dames ». Le domaine privé de Chenonceau appartient à la famille Menier depuis 1913 et il est ouvert à la visite. Le château est classé au titre des monuments historiques depuis son inscription sur la liste de 1840 et le parc par arrêté en date du 7 novembre 1962. L'édifice et son environnement sont intégrés au Val de Loire, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, depuis le 9 juillet 2017.
Historique
En 1535, François 1er l’intègre au Domaine Royal, en règlement de dettes. Puis le Roi Henri II décide de l’offrir non à la Reine, mais à la Favorite, Diane de Poitiers, « en tout droit de propriété, saisine et possession, pleinement et paisiblement et à toujours perpétuellement, pour en disposer comme de leur propre chose et vrai héritage ». Cette sortie artificielle de Chenonceau, du Domaine Royal, lui permettra d’être sauvé, deux siècles plus tard, à la Révolution.
Le 10 juillet 1559, la reine Catherine de Médicis, veuve d’Henri II, écarte rapidement Diane de Poitiers et installe l’autorité du jeune roi à Chenonceau, en même temps que le faste italien. Au milieu des fêtes qu’elle y donne, elle dirige le Royaume de France depuis son cabinet de travail, le Cabinet Vert. Sa belle-fille, Louise de Lorraine, épouse du Roi Henri III, devient veuve à son tour et s’installe dans le deuil au château.
Au XVIIIème siècle, c’est Louise Dupin, Dame des Lumières, qui reçoit à Chenonceau, acquis par son époux, les plus grands érudits, philosophes et académiciens français, dans son fameux salon littéraire. Cette femme d’exception sera la première à écrire un Code des Droits de la Femme, aidé de son secrétaire, Jean Jacques Rousseau, qui connut, à Chenonceau, une période de bonheur paisible décrite dans certaines de ses œuvres.
Enfin, Madame Pelouze, né Margaret Wilson, en fait, au XIXème siècle, le théâtre de sa réussite triomphante avant qu’un scandale financier n’entraine sa ruine…et la démission du quatrième président de la République Française, Jules Grévy, suite aux malversations de son gendre Daniel Wilson, frère de Madame Pelouze. Henri Menier le rachète au Crédit Foncier en 1913. A sa mort, son frère Gaston, député, puis sénateur progressiste, transforme Chenonceau en Hôpital Militaire pendant toute la durée de la Grande Guerre. Il prend à sa charge tous les frais de fonctionnement, comme à Noisiel, siège de la Chocolaterie Menier, où il installe un second hôpital.
Lors de la seconde guerre mondiale, la grande galerie de Chenonceau devient le seul accès vers la zone libre, la famille Menier facilite alors le passage clandestin de tous ceux qui fuient la tyrannie nazie. Le président américain, Harry Truman, en fait le lieu de sa première visite en France.
Ouvert à la visite depuis 1913 par la famille propriétaire, fidèle à son histoire, Chenonceau accueille toujours têtes couronnées, hommes d’état et personnalités.
De 1914 à 1918, le Château de Chenonceau est aménagé en hôpital militaire. Cet espace dédié, dans la « Galerie des Dômes », rend hommage à la mémoire de tous ceux qui ont permis de soigner ici plus de 2 250 blessés, pendant les quatre années complètes qu’a duré la Grande Guerre.
Gaston Menier, sénateur de Seine et Marne, alors propriétaire de Chenonceau, décide de participer à l’effort national et propose au Ministère de la Guerre d’aménager à ses frais un hôpital militaire temporaire dans le château, et d’en financer l’intégralité des dépenses.