Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire.
Le château de Châteaudun est un château édifié entre le XIIe siècle et les XVe et XVIe siècles, situé sur un éperon rocheux dominant la ville de Châteaudun et le Loir, dans le département français d’Eure-et-Loir. Il est, avec le château de Montsoreau (1453) et le palais Jacques-Cœur (1451), un des tout premiers exemples d'architecture de plaisance en France. Le donjon, bâtiment le plus ancien, a été construit vers 1180 par Thibaut V, comte de Blois. Jean de Dunois (1402-1468), bâtard de Louis Ier d'Orléans et compagnon de Jeanne d'Arc, qui avait reçu le château en récompense de la libération de son demi-frère Charles d’Orléans, prisonnier des Anglais, le transforme en résidence, en ajoutant un corps de logis de style gothique et la chapelle. Une deuxième aile de style Renaissance est ajoutée au xvie siècle. Le château, qui est parfaitement conservé, est géré par le centre des monuments nationaux, il est protégé au titre des monuments historiques
Historique
Sa construction, réalisée du XIIe au XVIe siècle, en fait un véritable livre d’histoire et d’architecture à ciel ouvert. Aux confins de la Beauce et de l’Orléanais, Châteaudun, éperon rocheux surplombant la Vallée du Loir, était le site idéal pour une place forte. C’est pourquoi à la fin du XIIe siècle Thibaud V, comte de Blois et descendant du célèbre Thibaud le Tricheur, y construisit "une grosse tour". Ce donjon d’une hauteur de 31 mètres, dernier témoin du château médiéval, est certainement l’un des plus grandioses et des mieux conservés de France.
Près de deux siècles plus tard, le château de Châteaudun devint la propriété de Jean d’Orléans, compagnon préféré de Jeanne d’Arc. Entre 1450 et 1468, il fit construire l’aile "Dunois". Ce corps de logis comporte deux étages surmontés par un vaste comble, et son aménagement reflète le besoin de confort qui suivit la guerre de Cent ans. Les cuisines, dont les voûtes d’ogives tombent sur de grandes cheminées, sont révélatrices de l’importance que la gastronomie revêtait pour un prince du XVe siècle. L’appartement des bains et le jardin suspendu manifestent l’aboutissement d’une conception de vie "hédoniste" conciliant plaisirs du bain et plaisirs des sens. Il fit bâtir également une Sainte-Chapelle gothique jouxtant le donjon. Conçue pour conserver des reliques de la Passion du Christ, cette Sainte-Chapelle est une réalisation gracieuse ornée de quinze statues de saints et saintes polychromes, ainsi que d’une peinture murale du Jugement Dernier.
Les descendants de Dunois, son fils et son petit-fils, premier duc de Longueville, achevèrent les travaux au XVIe siècle en construisant une seconde aile tournée vers le Loir, dite "de Longueville", où les premiers signes de la Renaissance font leur apparition. Cette aile abrite des grandes salles d’apparat et les appartements de la famille d’Orléans-Longueville, ornés d’une collection de tapisseries provenant des Ateliers d’Amiens, Paris, Bruxelles.
La profonde originalité du château de Châteaudun vient du fait que le Moyen Âge s’y efface progressivement au profit de la Renaissance tout en faisant parfaitement cohabiter les deux styles.
La cour du château, située entre "l’Aile Dunois" et "l’Aile Longueville", a d’ailleurs conservé deux escaliers à loggias, l’un au décor flamboyant et l’autre, qui en reprend le schéma, d’époque Renaissance.
Longtemps à l’abandon, sauvé de la ruine grâce à son acquisition par l’État, restauré à la veille de la dernière guerre mondiale par Jean Trouvelot, le château de Châteaudun reste aujourd’hui l’un des plus prestigieux témoins de huit siècles d’histoire.