Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire.
Le château d'AZAY-le-FERRON apparaît aux yeux des visiteurs comme un exemple typique des beaux châteaux de la Loire. Il est pourtant situé aux portes de la Brenne. AZAY-le-FERRON, dépendant de la Baronnie de Preuilly sur Claise, était par conséquent situé dans la province de Touraine. Le château est constitué de quatre parties construites à différentes époques : la tour Frotier (fin XVème), l'aile d'Humières (mi-XVIIème), le pavillon François 1er (XVIème), et le pavillon Breteuil (XVIIIème). Les communs, dits l'aile Cingé, sont quant à eux du XVIIème siècle et sont reliés au château par une galerie inspirée de celle du château de Valençay et construite en 1926. Plusieurs grandes familles ont été propriétaires d'AZAY-le-FERRON, notamment Grégoire Michel, banquier pour les armées de Napoléon. Le château a par la suite été vendu en viager, au XIXème siècle, à la famille Luzarche, famille de "Maitres de Forges". En 1951, Madame Hersent, fille de Madame Luzarche, a légué le château et le domaine attenant à la ville de Tours. Monsieur Luzarche entretenait un bel équipage de vénerie dont la devise était "Jusques au bout". Un loup empaillé dénommé "Cacao" est exposé dans le grand escalier. Son histoire mérite d'être racontée : un jour, alors qu'il chassait le loup à courre, l'équipage d'Azay attrapa une louve qui venait de mettre au monde des louveteaux. L'un d'entre eux fut capturé et apprivoisé, puis il participa à la chasse avec la meute de chiens. A l'âge de douze ans, devenu aveugle, il se noya dans l'un des bassins du parc du château et, en souvenir, fut empaillé.
Historique
Les premiers seigneurs d'Azay le ferron apparaissent lors de l'établissement de bâtiments religieux, dès le xie siècle. Ils dépendent alors du seigneur de Buzançais, distant de quelques kilomètres. Un cadet de la famille de Brillac, originaire du PoLe premier seigneur connu se nomme Nicolas Turpin de Crissé, en 1250.
A la fin du XIIIe s, la châtellenie d'Azay passe aux Preuilly puis par alliance à Pierre Frotier, conseiller du roi Charles VII.
Vers 1496, la construction d'une grosse tour couronnée de mâchicoulis commence.
Le pavillon François Ier, plus tard accolé à la tour par l'aile Humières, se construit entre 1515 et 1524.
Azay se retrouve au XVIe s aux mains des de Crevant : Louis, qui a hérité de son épouse du titre de marquis d'Humières, fait construire vers 1630 l'aile portant son nom.
Une petite parenthèse pour parler du duc d'Humières, maréchal de France, un grand monsieur à l'époque : à 40 ans, il se distingue en 1658 à la bataille des Dunes, gagnée contre les Espagnols.
On dit de lui « que sa présence ornait la Cour et tous les lieux où il se trouvait »...
Après Humières, le château passe à la famille de Breteuil, dont un membre fait ajouter en 1714 à la droite de l'aile François Ier, un pavillon de style Louis XIII.
Après être passé entre plusieurs mains, les Gallifet en 1739, le marquis de Blainville en 1785, monsieur Lecomte en 1791, le château traverse la Révolution sans encombre. Ouf !
Jusqu'à ce qu'en 1852, le domaine ne revienne à une grande famille de maîtres de forges, les Luzarche, qui le gardera pendant un siècle.
La fille aînée d'Alfred Luzarche (maire d'Azay-le-Ferron entre 1881 et 1925) s'appelle Marthe.
Elle épouse l'ingénieur Georges Hersent en 1896.
A cette occasion d'ailleurs sont offerts des orangers, comme le veut la tradition : Marthe et Georges en faisaient un apéritif parfumé à l'orange amère !
De grands chamboulements bouleversent Azay au XXe s : les jardins sont redessinés ; en 1926, à l'ouest de la tour, une nouvelle galerie à arcades voit le jour pour relier la tour Frotier à l'aile des communs...
Mais Mme Hersent meurt en 1951 sans héritiers...
Elle lègue donc Azay à la ville de Tours (nous sommes aux confins de l'Indre et de l'Indre-et-Loire) qui ouvre à la visite les très beaux jardins et les magnifiques appartements meublés !M. Mireveaux, fut acquéreur en 1890.